Tout était prévu. Nous avions nos noms de code. Moi, j’étais « Rouge » parce que j’adore cette couleur et en tant que chef de cette expédition j’étais le premier à choisir. Nous étions déterminés à découvrir l’intérieur de la magistrale bâtisse perdue dans la campagne. « Jaune » avait pris avec lui quelques outils pour forcer la porte et couper les fils d’une alarme. Nous attendions « Orangé » cachés dans les fourrés de la propriété. La maison était calme, nous n’étions pas inquiets, nous étions patients, jubilions à l’idée des trésors que nous trouverions dans cette demeure. Mais il fallait encore attendre…
« Orangé » avait prévenu qu’il serait en retard –il devait attendre le retour de son père, car il n’avait pas le droit de laisser sa sœur toute seule- et puis nous avions besoin des grands sacs de patates de sa ferme pour emprisonner le chien.
Nous avions trouvé cette maison lors d’une longue aventure à vélo dans la campagne profonde. Elle était loin de tout, bien loin de chez nous. Ici on ne nous connaissait pas. C’est Jérôme qui l’avait trouvé. Nous nous étions approchés, tout intrigués et fascinés par ses charmes secrets. Nous étions restés longtemps à l’observer, curieux. Horace nous avait assuré avoir vu passer un vieux à travers une fenêtre de l’étage qui jonglait avec des pièces en or. Par la suite il le revoyait sans cesse dans ses rêves…
Belle heureux présage, notre fortune était faite.
En fait, Horace ne sait plus très bien ce qu’il a vu. Il y a bien un vieux monsieur, il se promène presque toujours en fauteuil roulant. Nous avons eu bien plus peur que lui. Tout le monde a crié de terreur, et lui le plus fort. Jérôme a filé tout droit chez lui en oubliant son vélo. Horace s’est étalé dans les escaliers, j’ai dû lui servir d’appui jusqu’à sa maison. Moi ça allait, mais, maman a crié : « Robert ! Alors comme ça tu fais des visites surprise à monsieur Brognard ». Le vieux monsieur était l’instituteur de maman et pour notre punition nous devons l’aider et faire nos leçons chez lui les mercredis après-midi et les samedis matins...
On s’amuse beaucoup avec le chien, il est drôle. Il s’appelle « Gentil ».
M'enfin... un monde que je raconte dans des textes pleins d'imagination.
Dernières nouvelles...
* Je mets mon roman "Tratinium" en ligne sur amazon. Vous pouvez ajouter vos commentaires ici (et voir plus bas), j'y répondrais :)
mardi 16 octobre 2012
mardi 9 octobre 2012
Une terrible beauté est née.
Tout autour de moi, où que je pose le regard, je vois la beauté,
Les façades monumentales, le mouvement dans la vie, le bruissement de la foule.
Mais rien ne m’attire, je ne sais comment m’élancer.
Je suis là.
Et pourtant je voudrais trouver en moi quelque chose à offrir,
Quelque chose de doux, quelque chose pour vibrer.
C’est mon envie de beauté, ma raison de vivre, qui m’imposera une voie.
C’est le rêve que je te destine.
Un sentiment ténu, léger, me pousse à travailler, à répéter inlassablement :
Les attitudes, les mouvements et les expressions... la sueur toujours au front.
Continue, ton chemin est le bon.
Tu es là, je te sens. Présence légère, invisible, éclaire moi !
Tu me pousses à bien faire quand bien même je me trouve ridicule, commun, vide.
Il te faudra encore répéter, persévère !
Les rêves sont-ils seulement accessibles ?
On ne devine pas combien cela peut être douloureux, ce n’est pas
Qu’ils soient impossibles à réaliser, mais le chemin est parsemé de souffrances et de doutes.
Tout t’est possible !
Je te sais maintenant en moi, tu as été mon guide, mon courage, mon souffle.
Une mesure battue par toi, et me voilà les bras levés, avec l’étrange impression que cela est beau.
Comme tu m’es agréable, me voilà renouvelé.
Ton corps est fort, doux et brillant. Il vibre pour moi.
Un geste de toi, aérien, vecteur de l’inspiration et me voilà bouleversé, mes jambes volent,
Mon coeur se gorge de force, mon être se révèle,
Emportant mon corps et transposant ta beauté au travers des visages éclaboussés de lumière, amoureux de ta présence.
Grâce à toi me voilà révélée au monde.
Tu me l’offres à mes pieds, je te dois le firmament.
Par ta grâce j’atteins la perfection, je ne vis que pour toi.
Me voilà sublimée par des regards émerveillés.
Le monde tremble et réclame ma présence.
Prenez tout, je suis là pour vous.
Le règne de ma splendeur est sans fin et se nourrit de vous.
Après t’avoir tant adulée, mon ultime regard sur toi est désenchanté.
Ton visage est terrible, il est celui de l’affreuse vérité, suppliciante à souhait, prenant tout sans aucun dû.
Le chemin fut long. Le temps a marqué les visages, sans oublier d’affaiblir les plus braves.
Ce que tu crus perdre fut donné. Ce que tu offris fut échangé.
Je ne puis t’en vouloir, tu m’as fait vivre un rêve.
Tu m’as poussé jusqu’au bout.
Tu passeras à un autre, me laissant le souvenir amer de ma gloire ridicule.
Adieu chimère, je te laisse à la réalité d’où tu es née.
mardi 2 octobre 2012
Papi est comme ça.
Je n’ai pas loin de chez moi jusqu’à la maison de papi et mamie, vingt minutes en vélo. Cette après-midi mamie est à son cours de poterie, c’est papi qui me gardera. On va aller à la rivière, c’est sûr ! Pour pêcher ! Je crois que ça arrange papi, car ainsi je me tais. Ce n’est pas évident de communiquer avec lui. Quand il y a mamie j’apprends pleins de choses d’eux et de maman. Mais aujourd’hui il fait beau et j’adore pêcher.
Je vois la maison, la Ford mustang rouillée marque l’entrée de la propriété. Je fais un dérapage pour prendre l’allée, des gravillons crépitent sur la carrosserie, heureusement que papi n’entend pas. Je remonte à fond jusqu’au perron, pose le vélo contre la balustrade et descends comme un cow-boy. Je saute comme un cabri sur le plancher de la terrasse et appelle papi, toute la maison en tremble… Il sort avec sa mine désabusée couverte d’un léger rictus, ferme la porte moustiquaire et part, en traînant la jambe, s’assoire sur le banc. Ce n’est pas gagné pour atteindre le ruisseau ! Ces yeux sévères annoncent que les douleurs le reprennent, il me tend une main pour m’inviter à venir. Je lui fais une bise et m’assois à ses côtés. « Ça va aller, shérif ! » lui dis-je en prenant un air dur. Il cligne des yeux avec un hochement de tête. Papi, il fait peur, une vraie tête de gangster, même les mouches ont peurs de lui.
« On peut aller pêcher alors ? », il se lève et me refait le coup des yeux. « Va chercher ton sac papi, on y va ! ». Il n’a pas le temps de faire trois pas que je suis déjà à mon vélo pour prendre ma canne à pêche et mes affaires. « Eh papi, t’as préparé les vers ? », il me pointe du doigt la grange, ou plutôt le tas de fumier et la bêche juste devant. J’ai peur de comprendre et lui fait une moue de chat mouillé, mais il me tourne déjà le dos. J’attends qu’il ressorte, avec son sac.
Le voilà enfin, il se plante devant moi, et me fait un large sourire grimaçant avant de prendre la pose. « Oh non papi ! », je mets bien vingt minutes à trouver une poignée de vers dans ce monticule puant. Quand je suis enfin prêt et débarbouillé, je rejoins papi qui n’a pas bougé, il s’appuie sur moi et on y va, silencieusement… Sur le chemin il expirera quelques mélodies, je chanterai les paroles de celles que je connais.
Quand il y a mamie il s'exprime, et elle me raconte tout… Moi, je ne sais pas encore lire sur les mains.
Je vois la maison, la Ford mustang rouillée marque l’entrée de la propriété. Je fais un dérapage pour prendre l’allée, des gravillons crépitent sur la carrosserie, heureusement que papi n’entend pas. Je remonte à fond jusqu’au perron, pose le vélo contre la balustrade et descends comme un cow-boy. Je saute comme un cabri sur le plancher de la terrasse et appelle papi, toute la maison en tremble… Il sort avec sa mine désabusée couverte d’un léger rictus, ferme la porte moustiquaire et part, en traînant la jambe, s’assoire sur le banc. Ce n’est pas gagné pour atteindre le ruisseau ! Ces yeux sévères annoncent que les douleurs le reprennent, il me tend une main pour m’inviter à venir. Je lui fais une bise et m’assois à ses côtés. « Ça va aller, shérif ! » lui dis-je en prenant un air dur. Il cligne des yeux avec un hochement de tête. Papi, il fait peur, une vraie tête de gangster, même les mouches ont peurs de lui.
« On peut aller pêcher alors ? », il se lève et me refait le coup des yeux. « Va chercher ton sac papi, on y va ! ». Il n’a pas le temps de faire trois pas que je suis déjà à mon vélo pour prendre ma canne à pêche et mes affaires. « Eh papi, t’as préparé les vers ? », il me pointe du doigt la grange, ou plutôt le tas de fumier et la bêche juste devant. J’ai peur de comprendre et lui fait une moue de chat mouillé, mais il me tourne déjà le dos. J’attends qu’il ressorte, avec son sac.
Le voilà enfin, il se plante devant moi, et me fait un large sourire grimaçant avant de prendre la pose. « Oh non papi ! », je mets bien vingt minutes à trouver une poignée de vers dans ce monticule puant. Quand je suis enfin prêt et débarbouillé, je rejoins papi qui n’a pas bougé, il s’appuie sur moi et on y va, silencieusement… Sur le chemin il expirera quelques mélodies, je chanterai les paroles de celles que je connais.
Quand il y a mamie il s'exprime, et elle me raconte tout… Moi, je ne sais pas encore lire sur les mains.
Inscription à :
Articles (Atom)