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* Je mets mon roman "Tratinium" en ligne sur amazon. Vous pouvez ajouter vos commentaires ici (et voir plus bas), j'y répondrais :)

vendredi 16 novembre 2012

The belles-mères party

C'est une histoire de mafieux ou alors de belles-mères. A vous de voir si vous voulez voir la vidéo ou lire le texte...




Deux hommes, avec des airs de gangster, de chaque côté de la scène. A tour de rôle chacun va faire un pas vers l’autre. Ils ont l’accent de la Sicile.

LÉON. – Cet après-midi on retrouve le gros Tony au parc pour l’échange des sacoches.

DOMINIQUE. – A quelle heure ?

LÉON. – Juste avant la pause cappuccino, à 15h45!

DOMINIQUE. – Et on lui dit quoi ?

LÉON. – On lui dit rien… on échange les sacoches.

DOMINIQUE, en sortant son arme. – Et s’il refuse…

LÉON. – Il ne refusera pas puisque on est en deal avec lui.

DOMINIQUE. – Ouai… mais s’il y a un maquereau qui vient s’en mêler, on le fume !

LÉON. – Ce serait un âne de se frotter à nous. Tant pis pour lui, il se fera avoiner –hé-hé-.

DOMINIQUE. – Et si c’est des poulets, on les grille.

LÉON. – Enfin, s’il y en a, on les laissera gambader, moi, je les préfère sans plomb.

DOMINIQUE. – Ou alors, flambé au colza, c’est plus écologique…

LÉON. – Mais non, on ne touche pas aux gallinacés. On ne les regarde même pas. Sinon le petit parrain français –hé- va nous pondre une loi de là-haut –oh !-.

DOMINIQUE. – Mais nous on ne comprend que la loi du milieu.

LÉON. – On a le respect de la famille… Et on « écoute » la parole de nos aînés.

LÉON. – Et on « répond » à l’appel du ventre… (En faisant « parler » son ventre.) Gratin dauphinois !

LÉON. – Escalope de veaux !

DOMINIQUE. – A table !

LÉON. – Viens manger, dépêche toi !

DOMINIQUE. – Tagliatelles à la carbonara !

LÉON. – Houa ! Les dernières tagliatelles à la carbonara de « ma belle-mère » ! (Avec un air écoeuré.) Mémorables !

DOMINIQUE. – Mamma mia ! Parfumées et juteuses. Magnifique !

LÉON. – Oui, enfin, c’est surtout des oignons et de la crème. Comme « ma belle-mère » !

DOMINIQUE. – Comment ça ?

LÉON. – Et bien oui, odorante et pleine de graisse !

DOMINIQUE, s’avançant vers Léon. – « Ta » belle-mère sent l’oignon et baigne dans le gras ? T’en as de la chance, toi, la mienne est tellement squelettique qu’elle me coupe l’appétit quand elle me sert ses pâtes bolognaises en boîte.

LÉON. – Parce que tu sais faire la sauce, toi ? En plus elle vient de là-bas, dit ! Le goût de l’Italie ! Je voudrais bien te voir transportant toutes ces boîtes depuis le pays.

DOMINIQUE. – Arrête donc, elle les transporte en voiture… En plus, elles ne doivent pas être bonnes pour se faire vomir comme elle le fait !

LÉON, s’avançant vers Dominique. – Comme tu parles de « ta belle-mère » ! Les boîtes, c’est diététique ! Au moins elle ne passe pas toute la journée à les digérer comme « ma belle-mère ». Il faut la voir prendre sa langue pour un cure-dent. Slurp ! A croire que sa dent creuse, c’est un garde-manger.

DOMINIQUE, s’avançant vers Léon. – Et bien oui, c’est des manies de vieux. Parce que tu crois qu’avec le petit cul qu’elle a « ma » belle-mère, elle se gêne pour péter à table…

LÉON. – Quoi ?!...

DOMINIQUE. – … sans donner d’excuse, à croire qu’elle est sourde !

LÉON, s’avançant vers Dominique. – Eh dit donc, ça suffit ! Tu ne parles pas de ma mère comme ça ! On ne t’a pas appris, dans ta famille, à tourner la langue dans ta bouche avant de raconter !

DOMINIQUE. – Eh ! Toi aussi t’as descendu ma mère ! Parce que tu crois que ça fait plaisir d’entendre sa mère traitée de soupière ? Au moins, elle sait faire la cuisine ! Ce n’est pas comme la tienne qui prend une balance pour vous servir et qui se sape au rayon Barbie !

LÉON. – Et la tienne prend les assiettes pour des auges ! Telle mamma, tel petit… Heureusement qu’ils ne sont pas tous comme ça dans ta famille !

DOMINIQUE. – T’as vu ma mère ! Et dans 30 ans, tu crois que ma sœur va ressembler à qui !

Ils mettent tous deux la mains sur leur flingue.

NOIR. Les deux truands sortent leur arme et se mettent en joue.

LUMIÈRE. Les deux truands prennent un temps de réflexion. Puis, sans accent…

LÉON. – Ce n’est peut-être pas assez pêchu, qu’est ce que tu en dis ?

DOMINIQUE. – Non ça va. (Il reprend ses esprits.) J’ai même failli sortir du jeu avec l’histoire des belles-mères. (Il a un grand et large sourire forcé.)

LÉON. – Ah bon ? Et pour l’accent ? Je ne suis pas trop sûr…

DOMINIQUE. – Non ça va. (Ils vont pour sortir par le fond de scène. Dominique s’arrête et pointe Léon de son arme.) Dit donc ! Tu penses vraiment ce que tu as dit… sur ma mère ?

NOIR. Bruit de coup de feu.

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