L'étiquette de mon savon est bien compliquée. Il y a tant de produits pour faire un savon, je me demande bien à quoi ils servent ?
Je prends enfin le temps de faire une recherche sur "la toile" et vous livre ici ce que j'en ai compris.
Les produits ci-dessous sont listés dans l'ordre énoncé sur l'étiquette. Ils sont donc classés par ordre de présence décroissante dans le produit final. Pour autant le fabriquant ne précise pas les quantités.
SODIUM PALMATE, huile de palme saponifiée. C'est à dire le résultat de la cuisson de l'huile avec une base forte comme de la soude pour faire un savon "dur" ou de la potasse pour un savon liquide. D’origine végétale, l’huile de palme peut être exploitée d’une manière irresponsable (d'un point de vue écologique et humaine), il faut donc favoriser l’huile de palme issue du commerce équitable et résonné.
Remarque : L'huile de palme se retrouve dans de nombreuses compositions alimentaires, elle peut induire des problèmes au niveau cardio-vasculaire. Heureusement, dans notre cas, le savon pénètre superficiellement.
SODIUM COCOATE, sel de sodium d'acide gras de coco. Le cocoate de sodium est le produit de saponification de l'huile de noix de coco d'origine naturelle apès relargage de glycérine. Le relargage se fait par ajout d'une solution saline permettant de séparer le savon du mélange de glycérine. La glycérine se retrouve en fond de cuve et est expulsé par un robinet.
L’huile de coco est utile pour bien durcir un savon et par la suite produire de la mousse. Le problème c'est qu'elle est asséchant pour le corps. Un savon pour la peau a généralement moins de 30% de coco.
AQUA, c'est de l'eau ! Un quart du poids des matières premières utilisées lors de la saponification est de l'eau. Dans le produit fini, il ne reste pas grand chose, seulement ce qui ne s'est pas évaporé.
GLYCÉRINE, on en trouve dans les graisses animales et végétales et elle peut être fabriquée chimiquement. Mais dans le cas d'un savon, c'est la part non extraite lors de la saponification.
Bon à savoir : si votre cuire chevelu est "allergique" à la glycérine vous aurez des pellicules.
PARFUM, forcément de synthèse au vu du prix de mon savon. A notre époque, un parfum naturel n'existe plus qu'au rayon BIO. Mais il n'y a pas si longtemps, parmi les six matières premières animales il y avait le musc, une sécrétion produite par un cervidé mâle (le chevrotin porte-musc) pour attirer la femelle (substance détectable à plus de 1 km aux alentours).
NdR : Pour récupérer ses glandes le chevrotin était abattu puis, pour ne pas gâcher, mangé ou empaillé.
PRUNUS AMYGDALUS DULCIS OIL, de l'huile pour apporter de la douceur au savon. Cette huile est extraite des graines mûres de l'amandier à amandes douces. Elle se compose essentiellement des glycérides d'acides gras. Elle est extraite par pression des amandes après distillation des substances toxiques.
SODIUM CHLORIDE, c'est du sel. C'est un résidu non extrait lors de la saponification. Les huiles sont ainsi moins solubles dans l'eau qui est surtout utile pour dissoudre la soude.
NdR : Et si cela se trouve l'eau utilisée est de l'eau de mer. Allez savoir...
TETRASODIUM GLUTAMATE DIACETATE, c'est un agent séquestrant écologique. Il permet au savon de rester limpide malgré la charge minérale. C'est à dire qu'il réagit avec d'éventuelles ions métalliques afin que ceux-ci n'affectent pas l'aspect du produit, et ainsi qu'il reste beau à l'achat.
CI 77891, ou Dioxyde de titane, c'est une poudre blanche servant de colorant. Il est aussi identifié par le code E171 pour les produits alimentaires où il est utilisé comme conservateur et liant.
Le hic c'est qu'à l’état volatile, cette nanoparticule présente la particularité de provoquer le cancer du poumon (tout comme l'amiante). Pour cette raison, les industriels l’enrobent de corps gras afin de le rendre stable et non volatile, et des pays comme l'Allemagne l'interdisent.
NdR : Certains produits sont notés "Colorant : E171 ", par exemple en confiserie, et d'autres "Conservateur : E171", par exemple en charcuterie.... Bien sûr, c'est le même produit :D. Alors ? Cher industriel, comment allez-vous vendre votre produit ?
M'enfin... un monde que je raconte dans des textes pleins d'imagination.
Dernières nouvelles...
* Je mets mon roman "Tratinium" en ligne sur amazon. Vous pouvez ajouter vos commentaires ici (et voir plus bas), j'y répondrais :)
vendredi 18 avril 2014
mercredi 2 avril 2014
TU VAS TE BATTRE
En 2014 les textes de Marcel Martinet entreront dans le domaine public, je découvre cet auteur maintenant que tombe la nouvelle. J'adapte un de ses textes pour un autre combat qui est mon quotidien.
Tu vas te battre ?
Tu ramasses partout, tu trieras de partout,
Tu renonceras aux produits sans avenir ?
Tu vas te battre ?
Contre tes mauvaises habitudes,
Le verre abandonné dans la rue,
La canette à deux pas de la poubelle verte,
Ta voiture qui roule derrière le bus.
Homme tu vas te battre
Pour embellir un petit espace,
qui tient au fond de ton coeur
pour les tiens et ceux que tu aimes,
qui luit par ta conscience
pour le monde d'ici et d'hier.
Et maintenant, et maintenant,
TU VAS TE BATTRE.
Tu vas te battre.
Partout
Chez toi, dehors, jusqu'au boulot,
Partout, paysan,
Pour la terre que tu retournes,
Pour le grain réensemencé,
Pour le veau nourri par sa terre,
Consommateur, partout dans les boutiques,
Leurs marques, leurs produits, leurs emballages,
Leurs verbiages et leurs méconnaissances,
Partout avec ta douceur et ton sourire,
Industriel, partout dans ton entreprise,
Guettant l'inutile et compensant ton impact,
Et toi, citoyen, partout où tu veux vivre, citoyen,
Et dans les airs où tu voyages,
Et dans les eaux que tu déverses,
Partout jusqu'au fond de tes poubelles,
Et dans les airs où tu voyages,
Et dans les eaux que tu déverses,
Partout jusqu'au fond de tes poubelles,
Tu vas te battre.
Tu vas te battre ?
Tu ramasses partout, tu trieras de partout,
Tu renonceras aux produits sans avenir ?
Tu vas te battre ?
Contre tes mauvaises habitudes,
Le verre abandonné dans la rue,
La canette à deux pas de la poubelle verte,
Ta voiture qui roule derrière le bus.
Homme tu vas te battre
Pour embellir un petit espace,
qui tient au fond de ton coeur
pour les tiens et ceux que tu aimes,
qui luit par ta conscience
pour le monde d'ici et d'hier.
Et maintenant, et maintenant,
Va te battre.
mercredi 2 avril 2014
TU VAS TE BATTRE,
PAR MARCEL MARTINET,
né à Dijon le 22 août 1887, mort à Saumur le 18 février 1944, est un militant révolutionnaire socialiste et pacifiste et un écrivain prolétarien.
Tu vas te battre.
Quittant
L’atelier, le bureau, le chantier, l’usine,
Quittant, paysan,
La charrue, soc en l’air, dans le sillon,
La moisson sur pied, les grappes sur les ceps,
Et les bœufs vers toi beuglant du fond du pré,
Employé, quittant les madames,
Leurs gants, leurs flacons, leurs jupons,
Leurs insolences, leurs belles façons,
Quittant ton si charmant sourire,
Mineur, quittant la mine
Où tu craches tes poumons
En noire salive,
Verrier, quittant la fournaise
Qui guettait tes yeux fous,
Et toi, soldat, quittant la caserne, soldat,
Et la cour bête où l’on paresse,
Et la vie bête où l’on apprend
À bien oublier son métier,
Quittant la rue des bastringues,
La cantine et les fillasses,
Tu vas te battre.
Tu vas te battre ?
Tu quittes ta livrée, tu quittes ta misère,
Tu quittes l’outil complice du maître ?
Tu vas te battre ?
Contre ce beau fils ton bourgeois
Qui vient te voir dans ton terrier,
Garçon de charrue, métayer,
Et qui te donne des conseils
En faisant à son rejeton
Un petit cours de charité ?
Contre le monsieur et la dame
Qui payait ton charmant sourire
De vendeur à cent francs par mois
En payant les robes soldées
Qu’on fabrique dans les mansardes ?
Contre l’actionnaire de mines
Et contre le patron verrier ?
Contre le jeune homme en smoking
Né pour insulter les garçons
Des cabinets particuliers
Et se saouler avec tes filles,
En buvant ton vin, vigneron,
Dans ton verre, ouvrier verrier ?
Contre ceux qui dans leurs casernes
Te dressèrent à protéger
Leurs peaux et leurs propriétés
Des maigres ombres de révolte
Que dans la mine ou l’atelier
Ou le chantier auraient tentées
Tes frères, tes frères, ouvrier ?
Pauvre, tu vas te battre ?
Contre les riches, contre les maîtres,
Contre ceux qui mangent ta part,
Contre ceux qui mangent ta vie,
Contre les bien nourris qui mangent
La part et la vie de tes fils,
Contre ceux qui ont des autos,
Et des larbins et des châteaux,
Des autos de leur boue éclaboussant ta blouse,
Des châteaux qu’à travers leurs grilles tu admires,
Des larbins ricanant devant ton bourgeron,
Tu vas te battre pour ton pain,
Pour ta pensée et pour ton cœur,
Pour tes petits, pour leur maman,
Contre ceux qui t’ont dépouillé
Et contre ceux qui t’ont raillé
Et contre ceux qui t’ont souillé
De leur pitié, de leur injure,
Pauvre courbé, pauvre déchu,
Pauvre insurgé, tu vas te battre
Contre ceux qui t’ont fait une âme de misère,
Ce cœur de résigné et ce cœur de vaincu… ?
Pauvre, paysan, ouvrier,
Avec ceux qui t’ont fait une âme de misère,
Avec le riche, avec le maître,
Avec ceux qui t’ayant fusillé dans tes grèves
T’ont rationné ton salaire,
Pour ceux qui t’ont construit autour de leurs usines
Des temples et des assommoirs
Et qui ont fait pleurer devant le buffet vide
Ta femme et vos petits sans pain,
Pour que ceux qui t’ont fait une âme de misère
Restent seuls à vivre de toi
Et pour que leurs grands cœurs ne soient point assombris
Par les larmes de leur patrie,
Pour te bien enivrer de l’oubli de toi-même,
Pauvre, paysan, ouvrier,
Avec le riche, avec le maître,
Contre les dépouillés, contre les asservis,
Contre ton frère, contre toi-même,
Tu vas te battre, tu vas te battre !
Va donc !
Dans vos congrès vous vous serriez les mains,
Camarades. Un seul sang coulait dans un seul corps.
Berlin, Londres, Paris, Vienne, Moscou, Bruxelles,
Vous étiez là ; le peuple entier des travailleurs
Était là ; le vieux monde oppresseur et barbare
Sentant déjà sur soi peser vos mains unies,
Frémissait, entendant obscurément monter
Sous ses iniquités et sous ses tyrannies
Les voix de la justice et de la liberté,
Hier.
Constructeurs de cités, âmes libres et fières,
Cœurs francs, vous étiez là, frères d’armes, debout,
Et confondus devant un ennemi commun,
Hier.
Et aujourd’hui ? Aujourd’hui comme hier
Berlin, Londres, Paris, Vienne, Moscou, Bruxelles,
Vous êtes là ; le peuple entier des travailleurs
Est là. Il est bien là, le peuple des esclaves,
Le peuple des hâbleurs et des frères parjures.
Ces mains que tu serrais,
Elles tiennent bien des fusils,
Des lances, des sabres,
Elles manœuvrent des canons,
Des obusiers, des mitrailleuses,
Contre toi ;
Et toi, toi aussi, tu as des mitrailleuses,
Toi aussi tu as un bon fusil,
Contre ton frère.
Travaille, travailleur.
Fondeur du Creusot, devant toi
Il y a un fondeur d’Essen,
Tue-le.
Mineur de Saxe, devant toi
Il y a un mineur de Lens,
Tue-le.
Docker du Havre, devant toi
Il y a un docker de Brême,
Tue et tue, tue-le, tuez-vous,
Travaille, travailleur.
Oh ! Regarde tes mains.
Ô pauvre, ouvrier, paysan,
Regarde tes lourdes mains noires,
De tous tes yeux, usés, rougis,
Regarde tes filles, leurs joues blêmes,
Regarde tes fils, leurs bras maigres,
Regarde leurs cœurs avilis,
Et ta vieille compagne, regarde son visage,
Celui de vos vingt ans,
Et son corps misérable et son âme flétrie,
Et ceci encor, devant toi,
Regarde la fosse commune,
Tes compagnons, tes père et mère…
Et maintenant, et maintenant,
Va te battre.
jeudi 30 juillet 1914
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