Concours : La matinale en cavale.
Le dimanche 30 novembre, la Matinale en Cavale est sortie de sa torpeur à 08h08 avant de se rendormir à 14h14… Durant ces 6 heures et 6 minutes de création en live, plus de 300 auteurs se sont réunis pour donner vie aux « premières aventures d’un nouveau personnage de la littérature jeunesse », voici ma participation :
Le « Collège du Ruissellement » est composé de quatre immenses bâtiments entourant une cour. Une première construction occupe une surface triangulaire et est destinée à accueillir les Trianmorphes, espèce de patatoïde court sur pattes, élargi à la base et rehaussé d'une tête joufflue mais triangulaire. Vient ensuite la rigoureuse architecture destinée à la formation des Carréludiques. Ceux-ci ressemblent à un tas de boîtes empilés, ils ont comme tout le monde deux pattes en bas et deux bras sur les côtés, mais ont aussi deux petits bras supplémentaires sur leur poitrine, leur offrant le plaisir de se nourrir. Enfin le bâtiment de seulement deux niveaux, occupant un interminable espace ovale, recueille les Rondovaliens. Ils sont allongés, les pieds, le buste, les bras, tout est allongés. Même la tête est ovale, et leur donne l'allure d'un clou à tête plate.
Dans chacun de ces bâtiments sont transmis, modélisés, imagés des cours adaptés à la psychologie et aux particularités de chaque espèce. Chaque élève écoute assidûment les idées du professeur. Pas un seul ne pourrait se risquer à échanger discrètement avec son voisin, car étant trop jeunes, ils perdraient aussitôt leurs liens télépathiques avec le professeur et le groupe. Des cours communs existent pour que chacun puisse connaître et comprendre comment les autres espèces abordent leurs passions. Les Rondovaliens s'orientent naturellement vers les Sciences de la Vie. Les Carréludiques aiment les Arts et la Culture. Les Trianmorphes s'épanouissent dans les Sciences Physiques et les Mathématiques.
Tous se retrouvent dans le quatrième bâtiments pour pratiquer leur sport individuel préféré. Ils y font aussi quelques activités sportives de groupe. Mais régulièrement, tous partent en récupération à la cour de repos pour interrompre leur activité multi-télépathes. Ils s'éparpillent seul assis ou par petits groupes immobile de deux ou trois et reviennent à une activité cérébrale et physique réduite.
En cour de repos, Rondin, Quatrecoin et Tritan aiment à se retrouver. Ils repensent les contes racontés par leurs parents, imaginent la tête en friche des professeurs, s'inventent de nouvelles énigmes.
Depuis trois jours ils réfléchissent sur l'utilité d'un vieil objet, ayant l'apparence d'un prisme pyramidale, que Quatrecoin a emprunté dans la bibliothèque de son grand-père. Il paraît que c'est un très vieux jouets très à la mode dans la haute société passée. Chacun d'eux a pu toucher l'objet et a émis des hypothèses mais seul l'utilisation en tant que presse-papier semble « amusante ».
Rondin est le dernier à avoir passé toute la nuit avec le prisme. Il n'a pas eu plus d'idée sur son utilisation. Mais alors qu'il se dirige avec ses amis vers leur place habituelle, il sens le prisme chauffer légèrement. Il s'arrête surpris. Le prisme refroidit. Quatrecoin et Tritan ont perçu l'émoi de leur ami et se réjouissent de cette idée intrigante. Ils se rapprochent tous deux de Rondin. Le prisme se réchauffe à nouveau et réjouit leur cœur. Spontanément ils se déplacent en rang serré et découvrent que la chaleur augmente selon la direction qu'ils prennent. Ils trouvent l'endroit où le prisme est le plus chaud, ils sont ravis. Ils se hasardent à rentrer en communication avec le prisme.
En premier lieu ils ont l'impression de voir l'image de leur cour de repos. Mais à bien y regarder les enfants y sont différents, très différents d'eux. Et puis aussi ils bougent et courent, et ils sont bruyants. Tritan pense que c'est plus qu'une vidéo mentale sinon ils pourraient la voir où qu'ils soient. Quatrecoin est effrayé mais voudrait comprendre. Rondin recherche quelqu'un de calme dans cette cour pour se rassurer. Ses amis l'aident. Ils discernent sur un banc un petit garçon seul. Après quelques instants ils perçoivent une tristesse en lui. Quatrecoin connaît cette impression de tristesse. Il voudrait conseiller ce petit garçon, lui dire : quand on ne comprend pas ce qui nous entoure, il faut garder son calme et poser des questions, un problème à la fois.
Le petit garçon n'entend pas.
Rondin est d'accord avec son ami. Il reprend l'idée et la communique à nouveau.
Dans la cour de récréation le petit Charles chasse ses idées noirs. Il a beau être seul, il a l'impression d'être entouré d'amis. Et cette idée lui réchauffe le cœur.
Dans la cour de repos, trois enfants ont trouvé mieux qu'un jouet. Demain ils se présenteront...
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